MIROIR ou REFLEXIONS ,

Dans sa joute avec SHEN-SHUI le 6ème Patriarche HOUI-NENG (Eno) précise dans sa gatha "qu'aucun miroir n'existe là" et en conséquence pose la question  "où la poussière pourrait-elle se déposer ?"

Par ailleurs, KOMYOZO ZEN MAI, dans sa partie "zen mai" renvoit au miroir dans lequel les phénomènes se refletent sans pour autant "affecter" celui ou celle qui les ressent dans la mesure où, sans saisie ni rejet, le Mental est apaisé.

En outre Maitre Tozan RYOKAI dans son ouvrage HOKYO ZANMAI (Samadhi du miroir précieux) précise que ce samadhi est le miroir trésor personnifié par l'épisode du mont des Vautours où le Bouddha prit une fleur d'udumbara et la fit tourner entre ses doigts en la montrant à ses disciples. Seul MAHAKASHYAPA sourit et comprit ...

L'esprit du Bouddha était comme un miroir et l'esprit de Mahakashyapa se reflétait en lui bien que le reflet du miroir ne soit pas lui, à l'instar de la lune se refletant dans la mare d'eau sans que ni l'un ni l'autre n'en soit affecté.

Alors ! miroir ou pas ?

Et l'un et l'autre. Cela dépend du contexte. Il s'agissait pour Shen-Shui d'atteindre l'illumination par un effort constant de chaque instant pour épurer ce qu'il estimait être la Nature de Bouddha (miroir) et ainsi la garder pure de tous phénomènes. Il lui fallait donc postuler une "présence" pour que s'ensuive sa méditation.

Plus complexe est Komyozo dans la mesure où l'absence de reflet ne dépend pas du miroir mais de l'attitude du méditant qui, ne saisissant ni ne rejettant rien, ne le constitue même pas en tant que miroir puisque son attitude laisse s'exprimer l'Esprit vaste qui était précédement et simplement voilé.

Le troisième épisode rétablit la synthèse en établissant dans l'instant présent la présence épisodique de l'évènement (la fleur montrée) et la réalisation de Mahakashyapa qui en saisit immédiatement la Vérité par intuition illuminative.

Comments

[béatrice]

On ne sait pas comment on comprend, mais on comprend que c'est ça, naturellement, inconsciemment, ... à l'insu de notre plein gré