Le SAN DO KAI Vecteur de Paix
Dans l'expérience bouddhiste existent de multiples voies vers l'Eveil. Parmi celles-ci, le SAN DO KAI de Maître SEKITO, non seulement en permet la compréhension mais également offre un certain nombre de paradigmes utiles à la résolution de conflits qui "empoisonnent" l'histoire humaine contemporaine. Le SAN DO KAI en effet s’appuie sur une pratique qui considère la réalité de cette manière :
SAN – le multiple, la différence, la dépendance, l’identité
DO – l’Unité qui sous-tend les particularismes
KAI – « tendre la main », détermination à reconnaître l’autre
En 1947, lors de la création de l’Etat hébreu sur la terre de Palestine furent également créées les prémisses d’un Etat Palestinien. Que seul l’Etat hébreu ait vu le jour ne le légitime que dans le cadre des résolutions fondatrices de l’ONU et ne justifie aucunement un quelconque empêchement à la création d’un Etat Palestinien, même si les différents conflits intervenus « semblent » vouloir entériner sa domination. C’est précisément le problème.
En quoi, le SAN DO KAI pourrait-il être contenir les prémisses d’un changement de paradigme autorisant l’élaboration d’une solution de paix entre les belligérants ?
SAN - Reconnaissance réciproque et concrête de l’identité de l’autre et de sa spécificité en tant que personne, peuple, coutumes et modes de vie.
DO – Acceptation d’une appartenance identitaire commune. Les deux peuples se revendiquent de leur appartenance sémite avec Abraham en tant que Père fondateur. Que les uns adorent Yahvé et les autres Allah ne représentent que péripéties de l’Histoire et points de vue particuliers qui ne s’opposent pas mais au contraire se complètent, tels que le révèlent les différentes transmissions matri et patrilinéaires des lignées familiales, de part et d’autre.
KAI – La poignée de main, symbolisée par ARAFAT et PERES, au moment des accords d’Oslo sous l’égide de CLINTON est une possibilité toujours offerte que seule la loi du talion et la croyance en Allah dieu unique interdisent.
Cette constatation en 3 points doit permettre d'en tirer un certain nombre de conséquences paradigmatiques et favoriser un regard différent autorisant une solution équitable aux deux protagonistes.
SAN – Tant que le Hamas et l’Etat hébreu se refuseront l’un l’autre la reconnaissance réciproque, en dépit des accords de Washington, il ne suffira pas de classer l’un sur une liste « d’organisations terroristes » et l’autre en tant « qu’occupant » pour éviter que les roquettes et les bombardements pleuvent sans fin. C’est même le contraire qui se produit à tel point que si cette règle d’exclusion était admise la moitié des pays siégeant à l’ONU devrait la quitter, car issus de guerres de libération qualifiées, en leur temps par les puissances occupantes, de terroristes.
DO – L’identité commune est avérée et il faut toute la mauvaise foi humainement possible pour la contester. Déclarer Jérusalem Capitale éternelle d’Israël est la pire négation d’une vérité ethnique, historique, humaine manifestant précisément le refus de reconnaissance de l’autre mentionné au point précédant, de même d’ailleurs le refus acharné de reconnaitre la présence juive que le respect des vérités mentionnées ci-contre ne permet pas de contester. Outre cet aspect politico-ethnico-anthropocentrique que l’Histoire a figé, une vérité commune devrait s’imposer à tous à savoir l’appartenance à la commune humanité. Il est en effet aberrant qu’à l’heure où la planète terre devient un village humain, deux groupes d’importance mineure eu égard au reste du monde, s’entre-déchirent au nom d’idéologies surannées frénatrices, en l’occurrence, de l’instauration d’une paix durable.
KAI – La poignée de main étant pour l’instant impossible il devient d’importance capitale de faire le constat suivant :
- L’ONU ayant été à l’initiative, en 1947, il importe qu’elle la reprenne en suspendant éventuellement le droit de véto du Conseil de Sécurité afin de revenir aux conditions initiales de la création des deux Etats sans qu’une quelconque puissance extérieure au conflit l’utilise aux fins d’intérêts géostratégiques sans aucun rapport avec l’instauration de la paix dans la région.
- L’un des protagonistes ne maintient ses positions négatives vis-à-vis de l’autre que par le soutien indéfectible des Etats-Unis d’Amérique qui utilise précisément leur droit de véto au Conseil de Sécurité pour des raisons de politique intérieure sans aucune commune mesure avec le but recherché.
- Sans pour autant convenir, dans le principe, à une impossibilité mutuelle de progresser, prendre acte actuellement et factuellement que la loi du talion est un frein majeur au dialogue de même d’ailleurs que l’unicité universelle d’Allah et, au nom de la paix recherchée, déclarer JERUSALEM VILLE OUVERTE sous responsabilité de l’ONU. Revenir au découpage géographique de 1947 ou de 1967 et créer/soutenir politiquement et économiquement un Etat Palestinien sur ces bases reconnues internationalement.
Il n’est de règles qui ne puissent être suspendues si la nécessité l’impose. Tel est le cas sur la terre de Palestine. Rappelons, pour mémoire, que dans le sigle ONU figure le terme « unies » et que les différentes règles internes instaurées ont pour finalité de réaliser cette union. Constater que ces règles sont obsolètes n’est pas un drame en soi mais le constater sans en tirer les conséquences organisationnelles est un crime contre l'Intelligence et l'Humanité.
Certes, Israël doit pouvoir vivre en paix et être reconnu par la totalité de ses voisins, la Palestine également. Recommander de sempiternelles "cessez-le-feu" ne suffit plus et il est temps que l'ONU, symbole de la légitimité universelle combien de fois bafouée en négation des règles dont je demande suspension, recouvre son autorité et s'impose comme facteur de Paix.